Né au XIXème siècle, de la pression des industries lainières et textiles qui avaient besoin d’eau et de charbon pour faire fonctionner leurs usines, le canal de Roubaix a été creusé par la main de l’homme pour relier la Deûle en France à l’Escaut dans le jeune royaume de Belgique.
Long de 28 km (Marque canalisée : 7,5 km, canal de Roubaix : 12,5 km et canal de l’Espierre : 8,4 km), le canal traverse 8 communes françaises (Marquette-lez-Lille, Marcq-en-Barœul, Wasquehal, Croix, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Leers) et 3 communes belges (Estaimpuis, Warcoing, Spiere-Helkijn).
Point de « plat pays » ici, puisque les différents reliefs ont imposé la construction de 15 écluses (12 en France et 3 en Belgique) permettant aux péniches de franchir le dénivelé, notamment celui de la colline du Fresnoy, haut de 44 m.
Construit à partir de 1827, il faudra attendre 70 ans et contourner de nombreux obstacles pour voir le canal dans sa configuration définitive. Une fois opérationnel, le canal devient une voie de transport incontournable. En 1900, 6 000 péniches y transitent et transportent 600 000 tonnes de marchandises par an.
Maillon indispensable du développement économique de Lille-Roubaix-Tourcoing pendant près d’un siècle, le canal tombe peu à peu en désuétude dès les années 50 en raison de son petit gabarit et son faible enfoncement.
La désindustrialisation de la région et l’accroissement du fret routier condamnent peu à peu le transport fluvial sur le canal. Faute de fréquentation, le canal ferme en 1985. Il faudra compter sur un collectif d’habitants, le syndicat des pécheurs et les syndicats mixtes de la Marque urbaine et celui du Canal de Roubaix pour que le canal soit remis au cœur des ambitions et des projets écologiques et urbains, avec le soutien des collectivités locales et de l’Europe.