nature

Le 27/10/2021

Préserver les amphibiens du Marais de la Canteraine

Six espèces de batraciens ont été recensées au marais de la Canteraine dont le Triton crêté, espèce patrimoniale à enjeu européen.

Le Marais de la Canteraine, situé dans la basse vallée de la Deûle, présente une grande diversité et abondance de sites aquatiques et terrestres et une richesse batrachologique élevée. Six espèces de batraciens y ont été recensées dont le Triton crêté -Triturus cristatus, une espèce patrimoniale à enjeu européen.

10 ans de suivi de mortalité routière : 20 000 données

Le site de la Canteraine est traversé par la Neuve Voie (Haubourdin, Emmerin), un linéaire de 900 m qui apparaît comme particulièrement meurtrier pour les batraciens.

Un comptage, une localisation et une identification des espèces y ont été réalisés de 2007 à 2016, lors de la migration prénuptiale qui se déroule de janvier à avril.

Ces inventaires ont mis en évidence que la route est située sur l’espace vital des espèces. Ainsi, celles-ci ne l’utilisent pas seulement pour migrer ou se disperser mais aussi pour effectuer des mouvements quotidiens.

Focus sur le Triton crêté

De 2012 à 2014, un recensement des larves de tritons a été effectué selon un protocole standardisé.  

En 2012, 22 Tritons crêtés adultes ont également été capturés à l’aide de piège, mesurés, photographiés puis relâchés.

En 2013, par un dispositif de barrière et de seaux de capture, 4584 individus, toutes espèces confondues, ont été capturés en phase terrestre dont 446 Tritons crêtés qui ont été mesurés, photographiés puis relâchés. La plupart était des juvéniles (entre 75% et 80%). Parmi ceux-ci, 37 individus ont été capturés plusieurs fois au niveau de la barrière, de part et d’autre de la route. Ces mouvements fréquents attestent que les tritons se trouvent au sein de leur domaine vital, ce qui accentue le risque d’écrasement.

Un ouvrage de franchissement pour traverser en toute sécurité ?

La MEL a confié au CEREMA (Centre d'Etudes et d'expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement) une étude sur la faisabilité d’ouvrages de franchissement des routes par les amphibiens et autres solutions alternatives, pour préserver les populations d’amphibiens du site. Le rendu de cette étude est prévu pour fin 2021.

D’autres facteurs majeurs peuvent également impacter la viabilité des populations, comme l’assèchement trop précoce des milieux aquatiques. Au-delà de la nécessité d’éviter ou réduire fortement l’écrasement routier des amphibiens, il s’agit également de lutter contre l’atterrissement des zones humides.