Nature partout, Nature chez vous : l’Anémone sylvie
L’Anémone sylvie (𝘈𝘯𝘦𝘮𝘰𝘯𝘦 𝘯𝘦𝘮𝘰𝘳𝘰𝘴𝘢) est l’une des plantes emblématiques du début de printemps.
En mars, les excursions dans les boisements et les parcs arborés permettent d’observer les plantes à floraison précoce. L’absence de feuillage des arbres et des arbustes laisse la lumière du soleil atteindre le sous-bois, les herbacées qui peuplent ce milieu en profitent et développent leurs plus beaux atouts avant de se faire plus discrètes .
Le développement de l’Anémone sylvie par rhizomes lui permet de former de véritables tapis, couvrant parfois de grandes surfaces. L’une des particularités de cette belle vivace est qu’elle est dépourvue de pétales : les pièces foliaires blanches qui la rendent facilement reconnaissable sont des sépales « pétaloïdes » ( = semblables à des pétales). Chez de très nombreuses plantes, les sépales sont verts et ont la fonction de protéger les organes reproducteurs d’une fleur. Dans le cas de l’Anémone sylvie, les 5 à 8 sépales blancs jouent bien le rôle de protecteurs des nombreuses étamines jaunes et des pistils en se refermant chaque soir, mais aussi de charmeurs en attirant les insectes pollinisateurs (rôle d’ordinaire attribué aux pétales), bien que ses fleurs ne fournissent pas de nectar et que la pollinisation s’effectuerait essentiellement par le vent*. Comme la Ficaire fausse-renoncule (𝘙𝘢𝘯𝘶𝘯𝘤𝘶𝘭𝘶𝘴 𝘧𝘪𝘤𝘢𝘳𝘪𝘢) ou le rare et protégé Hellébore vert (𝘏𝘦𝘭𝘭𝘦𝘣𝘰𝘳𝘶𝘴 𝘷𝘪𝘳𝘪𝘥𝘪𝘴), autres plantes des sous-bois de la région qui fleurissent en mars de la famille des Renonculacées, l’Anémone sylvie est toxique et de nombreux animaux herbivores la délaissent. Il n’en reste que sa floraison, qui s’étale de mars à mai, est un véritable régal pour nos yeux. Alors soyons gourmands, promenons-nous dans les bois pendant qu’𝘈𝘯𝘦𝘮𝘰𝘯𝘦 𝘯𝘦𝘮𝘰𝘳𝘰𝘴𝘢 est là pour l’admirer.
*Coralie Dalaigre. La pollinisation chez l’anémone sylvie, Anemone nemorosa L. Sciences de l’environnement. 2011.