Une Grive mauvis (𝑇𝑢𝑟𝑑𝑢𝑠 𝑖𝑙𝑖𝑎𝑐𝑢𝑠) continue de retourner les feuilles mortes du sous-bois sans s’envoler, un Campagnol roussâtre (𝑀𝑦𝑜𝑑𝑒𝑠 𝑔𝑙𝑎𝑟𝑒𝑜𝑙𝑢𝑠) parcours son territoire sans prendre la peine de se cacher, une Bécassine des marais (𝐺𝑎𝑙𝑙𝑖𝑛𝑎𝑔𝑜 𝑔𝑎𝑙𝑙𝑖𝑛𝑎𝑔𝑜) sonde la vase à moitié gelée d’un fossé sans décoller, un Lièvre d’Europe (𝐿𝑒𝑝𝑢𝑠 𝑒𝑢𝑟𝑜𝑝𝑎𝑒𝑢𝑠, notre photo) reste figé sur le bord d’une route de campagne sans fuir à toute allure dans le champ…
Lorsque le thermomètre approche ou descend en dessous de zéro , la faune sauvage semble moins craintive. Par ces conditions, l’organisme brûle encore plus de calories pour maintenir sa chaleur corporelle . L’accès aux ressources alimentaires étant réduit voire nul, la moindre dépense énergétique peut s’avérer fatale pour les animaux. Leur distance de fuite habituelle se voit donc réduite.
Quelles attitudes devons-nous adopter ?
- Pour le naturaliste et le photographe, c’est observer quelques instants, prendre rapidement quelques clichés et ne pas abuser de la situation, ne pas s’approcher inutilement.
- Pour le propriétaire d’un animal domestique, c’est bien tenir son chien en laisse pour qu’il ne s’éloigne pas des sentiers et garder son chat dans la chaleur du foyer pour qu’il ne chasse pas des animaux en difficultés dans le jardin.
- Si l’on se promène avec des jeunes enfants, c’est leur expliquer pourquoi il ne faut pas faire fuir les canards et les mouettes (petit rappel : on ne leur donne pas non plus de pain !).
Des comportements valables en toutes saisons, mais qui ont encore plus de sens par grand froid.
S’il n’est pas question de s’interdire de sortir, de profiter d’une belle journée de froid sec et d’observer, il faut avoir conscience que notre présence stresse des animaux déjà bien affectés par une météo difficile .
Il faut donc, plus que d’habitude, redoubler de vigilance et faire attention à ne pas abuser de la situation pour limiter au maximum le dérangement . Même brèves, ces observations peu ordinaires resteront dans nos têtes pendant longtemps et seront encore plus belles si elles se sont faites dans le respect de colocataires terrestres de toutes sortes.
PHOTO : Clément Mériglier
