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Les recherches les plus fréquentes :
Au mois d’octobre 2024, les éco gardes de la MEL découvrent les premiers indices de la présence du castor aux Marais de Fretin : arbres taillés en crayon et empreintes. Les troncs sculptés se multiplient les jours suivants indiquant qu’il s’agit, a priori, d’une zone d’alimentation pour ce mammifère strictement végétarien qui se nourrit de plantes herbacées et de feuilles au printemps et à l’été (pousses, feuilles, herbes, lentilles d’eau, plantes aquatiques immergées et leurs rhizomes), et principalement de branches et d’écorce en hiver. Un piège photographique est donc installé près d’une coulée, une zone propice à son passage. Le 9 décembre, il apparaît enfin sur les écrans !
Un animal qui revient de loin
Le Castor d’Europe occupait jadis la totalité de l’Europe et de l’Asie. Il a subi ensuite une longue période de déclin. Utilisé depuis l’Antiquité pour sa fourrure, sa viande et ses sécrétions parfumée (castoréum), il ne restait plus, au début du 20e siècle, que quelques familles de castors sur le Rhône. Une prise de conscience locale a alors fait évoluer le statut de l’espèce vers une protection d’abord locale en 1909 puis national en 1968. Le Castor d’Europe a ainsi été le premier mammifère protégé en France. Ses populations se portent mieux désormais et il a su recoloniser naturellement une grande partie de ses anciens habitats.
Dans les Hauts-de-France, le castor a fait son retour progressivement : en 2007 dans l’Aisne puis en 2019 dans l’Avesnois et sur le Canal de Roubaix. Depuis, on constate une présence régulière ci et là. Ce retour se fait naturellement via la population de castor présente en Belgique qui, à l’instar de celle de France, est en expansion spatiale et démographique.
Pourquoi le retour du castor est-il une bonne nouvelle ?
Véritable ingénieur écologue, le castor contribue à la création et au maintien de zones humides profitables à tout un cortège d’espèces animales et végétales (poissons, amphibiens, libellules, plantes aquatiques…). Dans les secteurs où le castor est présent, la biodiversité s’en trouve améliorée. Conserver cette espèce emblématique permet donc de protéger la biodiversité au sens large mais aussi des écosystèmes tout entier. Il peut être considéré comme un agent naturel efficace et gratuit de restauration écologique et de renaturation des cours d’eau et de leurs abords.
Les modifications apportées par le castor dans l’écosystème sont, en outre, résilientes face aux sécheresses et aux inondations, car ses constructions aident à réguler les niveaux d’eau. Il contribue ainsi à des fonctions écosystémiques précieuses (épuration de l’eau, lutte contre les sécheresse et les inondations…) y compris pour l’être humain.
Le castor nouvellement arrivé sur les marais de Fretin trouvera-t-il les conditions idéales pour fonder une famille ?
L’individu observé en octobre est-il juste de passage ou va-t-il s’installer de manière pérenne ? Un autre spécimen de sexe opposé va-t-il le rejoindre ? La configuration et la tranquillité du site sont-ils bien adaptés pour permettre son installation sur le long terme ?
Le castor vit en famille sur un territoire de 300m à 3/4 km de long, parfois plus, et ne s’éloigne en général pas à plus de 20-50m de la rive (90 % des végétaux sont prélevés dans les 10 premiers mètres de la berge). Chaque famille défend son territoire et empêche l’installation d’une autre famille. Le marquage du territoire s’effectue grâce au castoréum produit par une glande anale. La famille comporte de 2 à 6 individus : les 2 parents, 2 à 3 jeunes de l’année (castorins), 1 à 2 jeunes de l’année précédente (subadultes). Les petits restent deux ans au sein de leur famille avant d’être chassés du groupe. Les jeunes adultes peuvent alors faire plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver un nouveau site où s’établir. La mortalité routière est importante dans cette recherche de nouveaux territoires.
Il revient au gestionnaire du site de créer les conditions idéales pour maintenir cette espèce patrimoniale mais aussi, à nous, habitants de la métropole, de donner au castor toutes les chances de rester sur notre territoire notamment en respectant sa tranquillité même si l’envie de l’observer est forte. De par son statut de protection, il est interdit de le détruire, de le capturer, de le transporter ou de le perturber. Son habitat bénéficie de la même protection. Ainsi, il est interdit de porter atteinte aux milieux nécessaires à sa survie (huttes, terriers, barrages, zones d’alimentation).
En savoir plus sur le castor
- Le castor est le plus gros mammifère semi-aquatique d’Europe. L’adulte mesure 1m20 en moyenne, queue comprise, et pèse généralement entre 20 et 30 kg.
- Il est très bien adapté à la vie aquatique grâce à sa fourrure épaisse et imperméable. Ses pattes postérieures sont semblables à des palmes et sa queue large et aplatie lui sert de balancier, d'appui, de propulseur, de gouvernail, de système d'alarme (lorsqu’elle claque sur l'eau) et de réserve énergétique (graisse). Il se sent plus à l’aise et en sécurité dans l’eau que sur la terre ferme, c’est la raison pour laquelle il s’éloigne peu du milieu aquatique (généralement pas plus de 50m).
- Il vit rarement plus de 7 – 8 ans à l’état sauvage.
- La maturité sexuelle est atteinte à 2 ans chez la femelle, 3 ans chez le mâle. Les jeunes quittent le territoire et le couvert familial à l’âge de 2 ans. La femelle fait en moyenne 2 petits par portée et une portée par an.