Lorsque les températures chutent et que les ressources se raréfient, certains arbres et arbustes jouent un rôle essentiel pour la faune locale. Dans les espaces naturels de la métropole, plusieurs espèces locales offrent une véritable « cantine d’hiver » grâce à leurs fruits, graines ou baies qui persistent longtemps. Focus sur trois d’entre elles, discrètes mais de première importance.
L’Aulne glutineux, arbre typique des zones humides, joue un rôle majeur pour de nombreux oiseaux en hiver. Ses petits cônes bruns restent sur les branches jusqu’au printemps et libèrent, jour après jour, de minuscules graines très énergétiques. C’est précisément ce que recherche le Tarin des aulnes, qui s’accroche acrobatiquement aux rameaux, picorant les graines avec une grande dextérité.
Voir le portrait croisé Aulne glutineux et Tarin des aulnes sur le site de la LPO
Le noisetier, arbuste bien connu de nos haies, il produit à l’automne les noisettes que les écureuils, mulots et sittelles stockent ou consomment plus tard dans la saison. Mais il offre aussi, en fin d’hiver, ses chatons riches en pollen, une source d’énergie appréciée des mésanges. Une plante locale complète, utile sur toute la période hivernale.
Voir le portrait croisé Noisetier commun et Pic épeiche sur le site de la LPO
Le lierre, en sous-bois et sur les lisières ombragées, joue un rôle particulier. Il est l'une des rares plantes à fleurir en automne et permet de nourrir les pollinisateurs tardivement. Ses petites baies noires, riches en lipides, ne mûrissent et ne deviennent appétissantes pour les oiseaux qu'en plein cœur de l'hiver, souvent après plusieurs cycles de gel. En plus de son intérêt alimentaire, il offre refuge et abri.
Voir le portrait croisé Lierre grimpant et Verdier d’Europe sur le site de la LPO
Comment agir concrètement ?
Privilégiez les essences locales : sorbiers, noisetiers, aubépines, églantiers, viornes…
Plantez un mélange d’essences pour étaler les productions (glands > baies > graines tardives)
Laissez les haies non taillées à l’automne pour préserver les fruits
Conservez quelques zones naturelles : ronciers, lierre, feuilles mortes…
Un petit geste mais un impact réel
En favorisant ces végétaux, vous offrez aux oiseaux et petits mammifères de véritables rations de survie pour traverser l’hiver.
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Le Jaseur boréal (sur la photo bandeau) vit communément dans les forêts de Scandinavie et du nord de la Russie. Mais, certaines années, il apparaît chez nous lors d’ « invasions hivernales» lorsque la fructification des arbres a été mauvaise sur son territoire habituel.
Photo : Claire Poitout / MEL
