Le site de la Canteraine, situé sur Haubourdin, Emmerin, Houplin-Ancoisne, présente une belle richesse naturelle qu’il importe de préserver, avec notamment la présence de tritons, crapauds et grenouilles. Ces espèces d’amphibiens sont protégées par la loi, et utiles au bon fonctionnement de l’écosystème notamment par le rôle essentiel qu’elles jouent dans la chaîne alimentaire.

Chaque année, des milliers de spécimens se font écraser, en particulier sur la portion de route située rue de la Neuve voie, du haras de la Canteraine à la Station d’épuration de Houplin-Ancoisne.

Les amphibiens font l’objet d’études et de suivis par l’équipe Biodiversité au sein de la Direction Nature Agriculture et Environnement. Les premiers inventaires remontent à 2006. Une moyenne de 2000 amphibiens écrasés par an a été observée uniquement sur la période de migration prénuptiale et sur les 3,6km de routes qui ceinturent le marais de la Canteraine. Cet écrasement est principalement localisé sur la portion de 800m de route située rue de la Neuve voie. Il est à noter que ces chiffres sont largement sous-estimés car les cadavres se désagrègent vite lors du passage répété des véhicules, notamment en période de pluie. De plus l’écrasement se fait tout au long de l’année (hors période d’hibernation).

Depuis 2020, la MEL a lancé une étude de faisabilité de mise en œuvre de solutions de préservation des amphibiens sur le site. Cette étude a été confiée au CEREMA. La mise en place de batrachoducs (tunnels en dur permettant aux amphibiens de traverser la route sans danger) est envisageable mais complexe et in fine non suffisante. Une solution alternative ou complémentaire serait de fermer la route à la circulation des voitures uniquement la nuit et à certaines périodes de l’année. C’est en effet principalement la nuit que les amphibiens se déplacent. De plus, des pics de déplacements peuvent être observés à certaines période de l’année :

• De février à avril lors de la migration prénuptiale des amphibiens qui, au sortir de l’hiver, se déplacent vers les zones en eau pour se reproduire.
• De août à octobre lors de la dispersion des juvéniles et de la migration automnale des adultes qui rejoignent leur quartier d’hiver.

Fin 2022, la MEL a lancé une concertation citoyenne. Le projet est confié à ExtraCité, coopérative de conseil au service du développement local et soutenable des territoires.

Les objectifs :

• Informer et sensibiliser les riverains et usagers de la richesse écologique du site et de l’importance de préserver la biodiversité.
• Ajuster le projet en fonction des contraintes et leviers identifiés.

Pour ce projet, la sensibilisation et l’adhésion en amont de tous ces acteurs sont nécessaires à la démarche de préservation des amphibiens. Il s’agit de soumettre à leur avis le scénario de fermeture envisagée, de façon à concilier les intérêts de chacun avec la nécessaire préservation de la biodiversité.

L’action de fermeture nocturne de route profitera en outre à d’autres espèces nocturnes susceptibles de se faire écrasés (hérissons, chouettes…)