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Le 09/03/2021

Au Musée de Plein-Air on ne " chaume " pas !

Dans le cadre de la préservation de ses bâtiments, témoins du patrimoine des Hauts de France, le Musée offre une cure de jouvence au germoir de Warhem et au chartil de Méteren.

Avant la réouverture du Musée au printemps prochain, les équipes sont sur le terrain, prennent soin des bâtiments et réhabilitent les toitures en "chaume" du Musée. 

Tout au long de cet automne, des travaux de rénovation ont été menés sur deux bâtiments :

  • Le germoir de Warhem
  • Le chartil de Méteren

Le chaume est un produit naturel, nos ancêtres l’utilisaient déjà. Aujourd’hui, c’est toujours la même technique, grâce au savoir-faire des chaumiers des Hauts de France, pour une durée de vie de 40 ans !

Première étape : enlever l'ancien chaume pour le remplacer par un matériau naturel et pérenne

Avant de poser le nouveau chaume il faut retirer l’ancien. Le chaumier fait un travail de sélection afin de choisir le meilleur produit.

Si les techniques n’ont pas beaucoup changé, aujourd’hui on préfère le roseau au seigle. Ce matériau tout aussi naturel est plus pérenne et sa gaine hydrophobe est plus importante.

camion roseau

Le roseau est un matériau souple et malléable, sa torsion permet des fantaisies et une grande créativité. Les toitures en chaume peuvent donc se permettre toutes particularités, notamment pour des maisons d’architectes.

Chaque région a une toiture différente avec une forme typique.

Un toit de chaume nécessite de nombreuses bottes de roseau, on compte de 10 à 15 bottes de roseaux par m². C’est un travail de longue haleine, une couche de roseau est placée tous les 30 cm.

La pose du chaume : un savoir faire technique !

chaume savoir faire technique

Plusieurs choix s’offrent au chaumier pour réaliser cette pose. C’est la pose des deux premières rangées de chaume qui conditionne la suite. Ce sont les plus dures à réaliser. En effet, elles imposent le mouvement et induisent l’épaisseur de la totalité du chaume. On les appelle les larmiers, car ils font tomber des larmes même après la pluie.

Les maisons de torchis n’ayant pas de gouttières, l’eau coule le long du toit de chaume. La mise en œuvre donne donc l’orientation des larmiers. Ce choix est fait selon la projection de l’eau. Ici, ils sont à la perpendiculaire du mur, l’eau est ainsi évacuée le plus loin possible de celui-ci, il est donc protégé.

Les chaumiers choisissent la botte selon la position qu’elle aura sur le toit. Les bottes les plus courtes sont situées près du faîtage (haut du toit).

Les chaumiers travaillent en équipe de 3 : un en bas qui trie (par taille) et lance les bottes et deux en haut qui posent.

Les avantages du chaume

Ce n’est pas un hasard si nos ancêtres l’utilisaient. Le chaume est un produit naturel qui revient en force aux Pays-Bas et en Allemagne.

En plus d’être un choix esthétique, le chaume respire et donc la maison est plus saine. Mais son plus gros point fort reste l’isolation, en plus d’être phonique, il est aussi thermique. Nos ancêtres avaient tout compris, le chaume par son isolation thermique protège du froid l’hiver mais aussi de la chaleur de l’été.

Un autre de ses atouts est sa résistance : une fois posé, il ne bouge pas. Il peut durer presque deux générations (jusqu’à 40 ans). Il résiste aux intempéries sans se dégrader, il laisse respirer les charpentes et les protège naturellement.  

Le résultat est magnifique ! Vous pourrez contempler ces belles toitures dès la réouverture du Musée de Plein Air le samedi 3 avril 2021.

 

resultat du chaume posée