Son passage laisse rarement indifférent et surprend aussi bien par la taille que par le bruit. Serions-nous en présence d’un coléoptère ? Notre insecte semble vouloir se poser alors, oublions un instant notre smartphone et partons l’observer. Ses quatre ailes membraneuses nous indiquent que nous sommes en présence d’un hyménoptère et non d’un coléoptère. Son gabarit et la couleur violacée de ses ailes ne laissent aucun doute quant à son identification : une abeille charpentière. Solitaire, le xylocope (son autre petit nom) pond ses œufs dans des galeries qu’il fore lui-même de ses puissantes mâchoires dans le bois. Chaque œuf recevra une manne de pollen en prévision de l’éclosion. Si sa langue est bien trop courte pour atteindre le nectar qu’il convoite, qu’à cela ne tienne, il incisera la fleur à sa base pour en récolter le précieux liquide. Mais notre abeille, aussi charpentière et solitaire soit-elle demeure une abeille qui peut piquer. Fort heureusement, les xylocopes sont d’un naturel pacifique.

Photo Gaetan Dalle